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Et voilà, encore un article sur les méchants robots qui vont nous piquer notre travail en 2020 (ci-contre). Bon, certes c’est un article-au-clic, c’est à dire un article construit (souvent par des robots d’ailleurs) pour attirer les masses glandeuses (contraire de laborieuses) et vendre de la pub.
Seulement force est de constater une recrudescence de ces articles catastrophes qui se résument en « les robots vont nous piquer nos boulots !« .
Aussi, vu l’inculture numérique crasse de la plupart des médias d’aujourd’hui – que ce soit parce que les vieux redac-chefs ont 158 ans ou parce que les jeunes redac-chefs ont fait des écoles de journalisme (où l’on évite le sujet du numérique car il fâche), je vous propose de prendre un peu de hauteur sur le sujet en évitant le politiquement correct.
C’est en 4 parties (parce que je n’aime pas faire les choses à moitié), c’est gratuit (pas de pub sur cyroul.com), et ça pourra vous servir quand vous lirez le prochain « Oh les méchants robots vont nous piquer nos femmes et nos enfants…« .
Attention, perte d’emplois de merde à prévoir dans les prochaines années
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Oui, certes, d’ici 2050 le marché du taff va changer; pas la peine de s’appeler Larry Page pour en être convaincu. Mais ce qui est inquiétant c’est que « 9 emplois sur 10 sont automatisables à relativement brève échéance« . Si c’est le cas, c’est que 9/10 emplois sont des emplois de robots.
Et c’est quoi les emplois de robots ?
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Bill Gates annonce « qu’en 2035 il n’y aura plus d’infirmières parce qu’elles auront été remplacées par des automates« . Plus d’infirmières, mais aussi plus d’ouvriers dans les usines, plus de trieurs de courrier, plus de chaines de montage, plus de profs en grève (remplacés par des MOOC beaucoup moins chers, réutilisables et rarement en panne), plus d’assistant de surface, plus de contractuels, plus d’agents de la fonction public, plus de mineurs, plus d’ouvriers, plus… plus d’emplois de merde ?
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Si un robot peut faire mon travail,
c’est que je fais un travail de robot
Car ces métiers ne rémunèrent pas le talent, l’humour, le calme, la patience, la pédagogie, toutes ces qualités véritablement humaines. Et se lever le matin, distribuer des médicaments, piquer des patients anonymes, ça c’est un travail de robot. Ce n’est certainement pas ce qui fait une bonne infirmière, mais si c’est ce pour quoi elle est payé, un robot peut le faire. Et voilà comment nous avons transformé un emploi humain en emploi de robot en moins de 40 ans.
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Et cet exemple est valable pour tous les emplois. A force de rechercher du profit, à rentrer dans des cases (35h + pause café de 5 min + 1,75% du SMIC + tickets resto, etc.), nous avons construit une société qui est prête à être robotisée.
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C’est notre faute. Nous avons oublié l’humain pour privilégier le confort.
Et ne cherchons pas un seul coupable. Les syndicats, les politiciens, les chefs d’entreprises véreux et les salariés eux-même sont responsables de cette situation. Il fallait pas transformer l’humain en simple case dans un tableur Excel.