Tout le 20e siècle, les États-Unis nous diffusent des récits dans un effort combiné de persuasion et d’auto-conviction (ex: la guerre d’indépendance contre les méchants anglais, la conquête de l’ouest contre les méchants indiens, la guerre civile contre les méchants esclavagistes ou encore la lutte contre les méchants japonais). A ces récits qui veulent construire l’histoire des États-Unis s’ajoutent des imaginaires du futur (cf. Novfut #19) comme la conquête des étoiles et l’expansion galactique du mode de vie Américain. Mais on trouve également une SF qui ose raconter des récits négatifs du futur, mettant en garde contre la fascisation possible de l’Amérique ou encore le danger d’une Seconde Guerre Civile Américaine.
Depuis un mois nous voyons les États-Unis se transformer en une dystopie d’Orwell (censure du langage), de Bradbury (censure des livres : les Book bans) ou même de Huxley (censure de la science).
Le NovFut sur le fascisme étant déjà écrit, intéressons-nous ce mois-ci à la Seconde Guerre Civile Américaine. Une fois de plus vous pourrez dire que vous l’avez lu dans NovFut avant que ça ne devienne tendance. Hélas…

En fouillant ce sujet (la 2nd Civil War), je me suis rendu compte à quel point l’idée de sécession était ancrée dans l’imaginaire américain. On la trouve en toile de fond d’une pléthore d’œuvres de fiction et même de sujets de discussion sur internet. Encore plus que pour les autres NovFut, ce sujet mériterait une longue thèse. Mais j’essaie de faire court, aussi étant un grand amateur de cartographie, j’ai décidé d’orienter ce numéro en partant des représentations cartographiques de cette 2e guerre civile. Cela donne un NovFut construit bizarrement, mais qui, je l’espère vous ouvrira l’esprit sur tous ces possibles.
La guerre de sécession américaine : un imaginaire qui côtoie le réel
En 1975, C. Etzel Pearcy, un professeur de géographie de la California State University de Los Angeles, a découpé les États-Unis en 38 états, chacun regroupant les villes en fonction des centres de population, des services partagés et des similarités de mode de vie autour de centres de population. Selon lui, ce découpage était souhaitable, produisant des états équilibrés et autonomes, et pourrait faire économiser des milliards au pays.
On peut voir ci-dessous cette carte « idéale » des États-Unis en surimpression des États actuels.

30 ans après la carte de Etzel, une autre carte envahit Internet, celle de Jesusland. Vous connaissez peut-être ce mème Internet créé en 2004 après les élections présidentielles américaines et qui parodie la division habituelle rouge/bleue des cartes électorales. Celle-ci sépare l’Amérique du Nord en 2 nations : les États-Unis du Canada et Jesusland, dessinant une vraie séparation politique entre le nord et le sud du pays.
La guerre civile au cœur du récit
Le chef d’œuvre Give Me Liberty de Frank Miller et Dave Gibbons (1990) est le comics qui a le plus influencé ma perception des États-Unis des années 90 (après le Watchmen de Alan Moore et du même Gibbons).
Give me liberty se déroule en 2011, dans une Amérique balkanisée où la Nouvelle Angleterre, New York City, la Floride, le Texas, la Californie du sud, et le Grand sud ont tous fait sécession ne laissant que 20 états aux États-Unis (au lieu des 51 habituels).
Forcément, tout ce petit monde sur le même continent va multiplier les affrontements auxquels l’héroïne Martha Washington (une femme noire – oui ça a bien été publié en 1990) va participer souvent malgré elle.

La création des nations sécessionnistes est très intéressante dans cet ouvrage car elle prend le contrepied des stéréotypes régionaux habituels. Par exemple, le « Grand Sud » devient une gynocratie hi-tech alors que le nord ouest devient une théocratie intégriste (à la place des rednecks des États du Sud). Je vous laisse décrypter les intentions de Frank Miller à travers ce changement de prisme.
Un autre chef d’œuvre qui se base sur la seconde guerre civile Américaine, est le Civil War d’Alex Garland (2024). Ce film quasi-prémonitoire montre une Amérique du Nord où 19 États ont fait sécession autour de la Californie ou du Texas. A travers le périple de journalistes de guerre, Garland montre comment nos soit-disant pays civilisés peuvent retourner rapidement à la barbarie.
Joel: There is some kind of misunderstanding here.
Soldier: Pardon?
Joel: We are Americans. Okay?
Soldier: Okay. What kind of Americans are you?

J’ai déjà cité It can’t Happen Here (Sinclair Lewis, 1935) dans le NovFut sur le fascisme, mais cet ouvrage tient sa place ici. L’Amérique du dictateur Berzelius « Buzz » Windrip, va créer les conditions de la guerre civile en abolissant les identités des États, les divisant (pour régner) et créant des structures de contrôle centralisées. Alors peut-on dire que le fascisme entraine forcément la guerre civile ? Ce serait dommage pour les États-Unis de Trump.
L’Amérique intégriste
En plus de la Jesusland map citée ci-dessus, la plupart des représentations de 2e guerre civile américaine vont comporter une nation chrétienne intégriste, un gouvernement théocratique étant l’une des grandes peurs des auteurs de SF américains progressistes (les autres évitant le sujet).
Ainsi le formidable roman La Parabole du Semeur (Parable of the Sower, Octavia E. Butler, 1993) se déroule en 2004 où la société américaine, dirigée par un fondamentaliste chrétien s’est écroulée à cause du changement climatique et des inégalités sociales. Malgré tout, le dirigeant déclare la guerre au Canada et à l’Alaska qui a fait sécession. Oui, une fois de plus, Octavia Butler avait 30 ans d’avance.
Dans If this Goes On (d’abord en nouvelle en 1940, puis en roman court en 1953), Robert A. Heinlein décrit le début d’une révolution face à une société américaine théocratique dirigée par des « prophètes ». Forcément, des gens avec des valeurs américaines vont devoir se rebeller contre ce joug religieux.
Dans The Accidental Time Machine (Joe Haldeman, 2007), Matthew Fuller, un scientifique du MIT, visite le futur de 2252 où le Nord Est des États-Unis est devenu une théocratie basée sur la deuxième venue du Christ 71 ans avant.

Dans le récent Christian Nation (2013, Frederic Rich), l’Amérique est devenue une théocratie chrétienne en 2008. D’autres États (notamment New York) se rebellent alors contre l’Union.
They said what they would do, and we did not listen. Then they did what they said they would do.
Christian Nation: A Novel
L’Amérique après la 2e guerre civile
Je parlais en introduction de Ray Bradbury pour son Fahrenheit 451 (1953) où l’on apprend qu’une seconde guerre civile Américaine a laissé 8 millions de morts dont le père de Beatty. La cause en seraient ces fameux livres qui sont maintenant interdits.
Dans notre réalité, un comble ironique serait que la guerre civile arrive à cause du bannissement des livres par l’administration Trump.
Dans Superman: Red Son (Mark Millar), univers parallèle (oui je sais, encore) où la capsule de Superman tombe dans l’URSS en pleine guerre froide et est élevé par Staline. A l’ouest, la seconde Guerre civile américaine a éclaté les USA en 16 états pour créer les Etats Divisés d’Amérique (Divided States of America). Heureusement, Lex Luthor (oui le méchant), arrivera à tous les réunir pour recréer l’American way of life.

Appleseed (1985) et Ghost in the Shell (1989), les exceptionnelles séries de Shirow Masamune, se déroulent dans un monde où les États-Unis se sont divisés en 3 pays.

After the Revolution (2022) est un roman du journaliste Robert Evans. Il se déroule en en Amérique du Nord en 2070, à peu près 20 ans après la fin de la Seconde Guerre Civile Américaine qui aura duré 10 ans et où les États Unis ont été balkanisés en différentes nations.

Dans ce futur, le gouvernement fédéral contrôle encore la côte du nord-est (North American Federation : AmFed); les états du sud-est (sauf la Floride) ont créé un état théocratique (The United Christian States), la république du Texas (un échec de création d’un état libertarien), la Côte Ouest et l’Utah (Mormonland) sont devenus indépendants, Albuquerque est devenu un royaume et la région des Grands lacs est devenue un protectorat Canadien.
Mais toute cette guerre est peut-être pour le mieux. Dans Ecotopia (Callenbach, 1975), le Nord de la Californie, l’Oregon et Washington ont fusionné en 1980 pour devenir la nation d’Ecotopia, réservoir d’innovations sociales et environnemental (relisez le NovFut #1 consacré au SolarPunk).

The Difference Engine (1990), le roman steampunk de Bruce Sterling et William Gibson, nous raconte des USA explosé en 4 états : l’Union, la Confédération, la République du Texas (on va la rencontrer souvent celle-là) et la Californie. Une communauté Marxiste de Manhattan est également mentionnée.
J’ai relu la semaine dernière l’incroyable Abattoir 5 ou la Croisade des enfants de Kurt Vonnegut (Slaughterhouse Five or the Children’s Crusade, 1969), véritable plaidoyer antimilitariste qui propulse son héros Billy Pilgrim dans le futur en après une nouvelle guerre de sécession américaine. A noter que ce roman a été plusieurs fois interdits aux Etats-Unis, bien avant Trump.
Barb Wire (David Hogan, 1996), nanar gonflé à tous points de vue, se déroule en 2017, durant une deuxième guerre civile entre ultra-nationalistes et conservateurs. Mais du coup, j’ai pas compris pour quel camp elle bossait Pamela Anderson.

Dans Cosmos Incorporated de Maurice Dantec, le Grand Jihad et la deuxième guerre civile américaine aboutit à 3 capitales : Detroit, Washington DC et Atlanta. Plus une nation d’indiens Mohawk à la frontière canadienne.
Côté séries TV, on retrouvera l’idée d’une République du Texas dans un épisode de Sliders : Les Mondes parallèles (1995-2000) évidemment inspiré par les cow-boys, mais aussi la mention d’une guerre civile américaine dans l’excellent Star Trek : Strange New Worlds (2022). Il semblerait que les élections de 2020 soient la cause de cette guerre civile (Star Trek toujours en avance de phase).
Quand la ville est coupée du pays
Plusieurs œuvres ont évoqués la guerre civile américaine, à travers un point de vue local, isolant des villes du reste du pays et les transformant en zones démilitarisées, où règne la loi du plus fort.
C’est le cas de New York et de L.A. en 1997 dans Escape from New York (1981) et Escape from L.A. (1996) de John Carpenter, où les villes ont été transformées en prisons à ciel ouvert. Forcé par le gouvernement américain, Snake Plissken (fabuleux Kurt Russel) devra s’y introduire subrepticement et s’en échapper tout en gardant son flegme et son bandeau sur l’œil. A voir et revoir.

Dans l’extraordinaire comics DMZ (Brian Wood, Riccardo Burchielli, 2005), la seconde guerre civile entre les Etats-Unis d’Amérique et les Etats Libres (le New Jersey) a transformé l’ile de Manhattan en DMZ (Zone démilitarisée) sacrifiant 400 000 personnes qui n’ont pu être évacuées.
Un reporter va alors tenter de faire son métier (et d’y survivre) dans un monde où toutes les valeurs américaines vont être en apparence inversées.
Je vous conseille la lecture des premiers épisodes (après, ça tire en longueur), où le scénario et le dessin se mêlent pour produire une œuvre vraiment originale qui pose la question : et si ce qu’on voit à la télé dans les pays éloignés qui font la guerre arrivait en bas de chez moi.

Dans l’arc narratif de Batman, No Man’s Land (Jordan B. Gorfinkel, 1999), la ville de Gotham est dévastée par un tremblement de terre qui la coupe du reste du continent. Au lieu d’aider à la reconstruction, le gouvernement fédéral et l’Etat du New Jersey en profitent pour isoler Gotham du reste du pays. Les survivants vont alors tenter de survivre, pendant que les super-méchants vont profiter de la situation.
Batman et les forces de l’ordre restantes devront alors tenter de sauver les meubles, malgré des différences de méthodes et de philosophies (Batman n’étant pas le pire). Un arc incroyable à ne pas manquer si on aime le héros chauve souris.

Et puis même sans guerre civile, quand rien ne va plus, autant couper les ponts. C’est ce qui se produit pour le Las Vegas infesté par les zombies dans le très jouissif Armée des morts (Army of the Dead, 2021) de Zack Snyder.

Jouer à faire péter les USA de l’intérieur
Le wargame est un genre de prédilection pour pour jouer avec l’Amérique en pleine balkanisation. Ainsi le jeu vidéo Heart Irons collectionne les DLC et les mods (Man the Guns, Kaiserreich: Legacy of the Weltkrieg, The Fire Rises) sur le sujet. Il faut croire qu’il n’y a rien de plus rigolo que de s’amuser à se faire peur.

On ne compte plus les modes de jeu et de cartes spéciales crées pour le jeu de plateau Risk et qui prenent l’Amérique du Nord comme zone de bataille. Allez faire un tour sur le site Majorcommand, si vous osez.
Ages of Conflict: World War Simulator est un jeu de stratégie où vous regardez des nations pilotées par des IA se faire la guerre pour la domination mondiale à partir de vos choix initiaux. Évidemment, la carte des États-Unis est une carte de choix et on ne compte plus sur Youtube les vidéos de « Battle for USA » en timelapse. Il faut avouer que le résultat est hypnotisant.
Les Etats Désunis, un setup idéal de jeu de rôle
Dark Future est un wargame post-apocalyptique publié par Games Workshop (1988). Ce jeu de baston-course de figurines-véhicules se déroule en 1995, 10 ans après que le gouvernement Américain ait privatisé toutes les forces de police et que des désastres écologiques aient ravagé le pays. Une série de nouvelles ont été écrite par Kim Newman sous le pseudo de Jack Yeovil et développent un peu plus l’univers de ces états désunis.

Un autre jeu de voitures à la Mad Max avec Car Wars de Steve Jackson qui se déroule dans des États-Unis où le Texas, la Lousiane et l’Oklahoma ont fait sécession. Il semblerait que le Québec tente aussi de se séparer du Canada.
Dans le jeu de rôle Deadland : weird west qui se déroule en 1880, on compte 6 nations : l’Union, les États confédérés, le désert Mormon, la Confédération Coyote, les territoires Sioux et la théocratie (encore) Free and Holy City of Angels (en Californie). De quoi vider rapidement votre six coups.

Côté cyberpunk, Shadowrun (4e édition) divise l’Amérique du nord en 11 nations séparées. La Californie, n’arrivant pas à se mettre d’accord avec un autre état crée la CFS : California Free State.

On retrouve la même idée dans The roleplaying of the dark Future Cyberpunk 2013 et Cyberpunk 2020. Là, cinq états ont fait sécession des New United States : l’Alaska, la Californie, le Nevada, la république du Texas et l’Utah.
Il faut croire que dans le genre cyberpunk, la notion d’États-Unis est de la Science-fiction (oui, je sais, mais je n’ai pas le temps de parler de William Gibson).

Côté steampunk, le jeu de rôle Castle Falkenstein (Mike Pondsmith, 1994), nous propose une carte de l’Amérique découpée en USA, la république du Texas (elle est toujours là celle-là), l’empire de Californie, la Confédération des 20 Nations, et les Territoires désorganisés.

Les conséquences atomiques de la guerre civile
La série anglaise Judge Dredd (du magazine 2000 AD) explore les conséquences d’une guerre civile Américaine atomique. Dans l’univers de Judge Dredd, la seconde guerre civile américaine s’est déroulée en 2050, entre d’un côté le président en poste, Evil (Robert Booth, gouverneur de Texas City) et de l’autre les juges, représentants du département de la Justice.
Cet affrontement se terminera par une guerre atomique (le président Evil complètement cinglé, comme Trump) qui définira les contours de la carte des aventures de Judge Dredd.

Vous avez peut-être lu l’un des épisodes du concept Jour J en Bande Dessinée (chez Delcourt). L’idée de Fred Blanchard, Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Bojan Kovačević est de proposer une histoire du monde alternative.
Ainsi leur épisode 9, Apocalypse sur le Texas (2012), se déroule en 1969, en pleine crise des missiles de Cuba. Sauf que là, ça pète vraiment entre les USA et l’URSS. Quatre ans plus tard, les deux dernières puissances nucléaires encore existantes, la Grande-Bretagne et la France, décident d’intervenir afin de garantir l’intégrité territoriale des ex-USA menacée par le Mexique.

Les nouveaux drapeaux américains
En 2016, Quentin Tarantino disait à propos du drapeau confédéré « I’ve always felt the ‘rebel flag’ was some American swastika« .
Effectivement, le drapeau est un symbole, un insigne reconnaissable qui permet à celui qui le brandit (ou qui se cache derrière) d’affirmer son appartenance à quelque chose de plus grand que lui. Le drapeau est une idée, une histoire déjà écrite ou à venir.
Dans le film Idiocracy (NovFut #25 Panem et circenses), le drapeau américain ne possède que 25 étoiles. Ce qui peut signifier qu’il y a eu sécession de la moitié des Etats actuels des EU, ou que les américains du futur ne savent plus compter au dessus de 25. Ne riez pas, ce film est prophétique.

Sur DeviantArt et Reddit (le fabuleux chan MapPorn !) on trouve beaucoup, beaucoup de représentations drapeaux alternatifs américains, que ce soit pour démontrer un point de vue, par revendication politique ou simplement par anticipation visuelle. En voilà quelques uns ci-dessous. Je vous laisse explorer les motivations réelles des créateurs par vous-même.

Il existe également une foule de cartes des mouvements séparatistes aux USA.

Et finissons ce tour rapide par les drapeaux des différentes Nations du jeu vidéo Fallout réalisé par le très talentueux Okiir.
CONCLUSION :
La notion de seconde guerre civile américaine déborde des forums d’histoire alternative, des channels de Reddit (ici ou là), de blogs honnêtes ou de sites complotistes. Tous ces contenus racontent à quel point les américains sont tous différents mais également tous reliés à cette nation appelée USA.
Et pour les américains, il semble que la liberté soit l’une, si ce n’est la notion narrative la plus importante qui les uni (dans le premier amendement de leur Constitution). Or, le fascisme se marie mal avec la liberté. Le fascisme veut contrôler, par la bêtise et les mensonges d’abord puis par la force ensuite.
Or le 2e amendement de la Constitution des EUA défend la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice (« bien organisée ») pour contribuer « à la sécurité d’un État libre », et il garantit en conséquence à tout citoyen américain le droit de détenir des armes.

Alors que peut-il se passer quand ces forces opposées vont se rencontrer : le fascisme d’une part (ne tergiversons pas, c’est ce qui se passe en ce moment aux USA) et de l’autre le besoin irrépressible de liberté et la nécessité armée de la défendre.
Les liens qui unissent ce pays seront-t-ils suffisants pour endiguer ces crises d’identité, politiques, sociales, culturelles et bientôt climatiques que ses citoyens sont en train de traverser ?
On ne peut prédire, mais en revanche, on peut tirer des enseignements sur les causes de ces crises :
recul démocratique causé par la professionnalisation politique, abrutissement des masses et baisse de l’éducation, absence de régulation des plateformes numériques et disparition du journalisme indépendant, etc. Et ces causes ne sont pas non plus anticipées par l’Europe et, autant le dire, elles sont complètement ignorées par le gouvernement français trop occupé à faire des claquettes à base d’IA ou de politique étrangère.
Il n’y a donc pas lieu de se réjouir de la situation américaine car, nous ne sommes qu’à quelques années de reproduire le même schéma (lire NovFut #27 • 14 futurs de l’humanité de 2050).
Et puis qui pourrait se réjouir d’une guerre en dehors des vendeurs d’armes et de Poutine ?

Les rendez-vous de mars/avril
Les 29 et 30 mars à Paris, rendez-vous au festival de science-fiction Aurore Système où vous pourrez rencontrer Catherine Dufour et Audrey Pleynet, entre autres. Ca se passe au Ground Control (81, rue du Charolais – Paris 12e) et c’est gratuit.
Les 19 et 20 avril à Rennes, la prochaine édition de l’Ouest Hurlant recevra Audrey Pleynet et Claire North.
Voilà, ce numéro de NovFut est terminé. Déjà le 32e numéro depuis 4 ans. Et vous êtes de plus en plus nombreux à lire chaque numéro (abonnez-vous pour ne rien rater). LEs beaux jours reviennent, je pense proposer bientôt des soirées SF / prospective comme celles de l’année dernière. Si ça vous intéresse, dites-le moi.
Et en passant, si vous voulez devenir mécène, n’hésitez pas.
En attendant le prochain numéro, lisez de la bonne SF !